Le péché et le pardon
Islam et christianisme : fausses ressemblances, vraies différences – par Henri de Saint-Bon
Le péché et le pardon
Examinons ce que le mot « péché » signifie pour un chrétien ou pour un musulman.
Certes, aujourd’hui, le concept de péché est présenté en Occident comme périmé, vieux jeu, « ringard ». Ce mot même est volontairement occulté par la mentalité ambiante. Qui ose prononcer ce terme ? Qui ose s’y référer ?
Et pourtant, le péché existe dans le monde. Le christianisme comme l’islam l’affirment.
Le christianisme le situe dans la relation homme / Dieu, l’islam le positionne dans la relation homme / société.
Nous sommes donc en face de deux systèmes relationnels dont l’essence est spécifique à chacune de ces deux religions. Examinons cela de plus près.
A cet effet, penchons-nous un peu profondément sur ce qu’est le péché dans une optique chrétienne. Ayant pris conscience de cela, nous serons mieux à mêmes de comprendre ce qu’il est en islam et pourquoi il en diffère fondamentalement. Et comme toujours pour les articles de cette série « Islam et christianisme : fausses ressemblances, vraies différences », vous trouverez en fin d’article un tableau de synthèse récapitulant les fausses ressemblances et les vraies différences.
Selon le christianisme

1) le péché est dû à l’abus par l’homme de la liberté que Dieu lui avait accordée dès le commencement du Monde.
Selon le début de la Genèse qui est le récit biblique de la Création, l’homme avait été créé à l’origine par Dieu dans un état de « sainteté et de justice originelles » et mis au paradis terrestre, l’Eden. La Création était parfaite. Mais nos premiers parents, Adam et Eve, qui étaient alors en amitié avec le Créateur et en harmonie entre eux, lui désobéirent en mangeant du fruit défendu. En fait, ils voulurent se passer de Dieu, se substituer à lui. Ils voulurent s’emparer du devenir de cette Création pour en faire ce qu’ils en voudraient et faire d’eux-mêmes également ce qu’ils en décideraient. Ils abusèrent de la liberté que Dieu leur avait souverainement accordée pour qu’ils puissent l’aimer. Ils perdirent cette amitié. Ils détruisirent cette harmonie.
Ce récit de la Genèse est éminemment symbolique : il ne relate pas un évènement historique mais constitue une parabole dont l’enseignement est important sur la condition humaine et la relation à Dieu. C’est dans ce sens qu’il convient de l’interpréter. Adam et Eve ne sont pas des personnages historiques, mais figurent l’ensemble de l’Humanité et chacun de nous dans notre comportement.
Le mot péché signifie « manquer un but ou une cible ». C’est ce que firent Adam et Eve en manifestant leur indépendance envers Dieu.
Ce « péché originel » est, depuis, transmis à tous les hommes, cette transmission constituant un mystère non réductible à la raison humaine. Ce qui est transmis à chaque être humain à sa naissance, ce n’est pas le péché lui-même mais l’inclinaison au péché. C’est de cette inclinaison que nous héritons de nos parents, et non pas du péché lui-même ni de la punition pour le péché. Il s’agit d’un état, d’une nature (Paul VI parlait de « nature humaine blessée« ) et non d’un acte, Ce péché n’est pas « commis » mais il est « contracté ».
Car si le mal est antérieur à l’homme, s’il le précède, si le serpent de la Genèse existe avant la création de l’homme, si donc l’homme n’en est pas « l’inventeur », il reste néanmoins vrai et vérifiable sans cesse que l’homme le commet, le recommence et le transmet aux générations suivantes.
Les conséquences de ce péché sont la souffrance sous toutes ses formes et la mort physique du corps.
Aujourd’hui, l’Humanité, symbolisée par Adam et Eve, reste globalement dans le péché originel : elle cherche souvent à se passer de Dieu, elle veut rejeter Dieu et se substituer à lui.
2) Le péché offense Dieu.
Le péché est un acte conscient (en pensée, par parole, par action, voire par omission) contraire à la volonté de Dieu et à l’amour qu’il nous porte, qui l’offense et qui rompt le lien, l’alliance conclue entre le créateur qu’il est et ses créatures que nous sommes. Il est refus de Dieu et préférence de soi-même. Il prive le pécheur de la gloire de Dieu (Rm 3,23). Tout péché se rapporte à l’unique commandement de l’Amour. Il peut, selon sa gravité, entraîner le pécheur en enfer.
Et si Dieu qui est tout-puissant n’a pas empêché Adam et Eve de pécher, c’est parce qu’il a laissé à l’homme créé à son image et à sa ressemblance la liberté de répondre à son amour ou de le refuser.
Sinon, l’homme aurait été une sorte de marionnette entre ses mains, un objet, plus qu’un être humain. Pour Dieu, le péché et la mort sont la contrepartie de la liberté de l’homme.
Mais il convient de noter que le seul auteur, le « créateur » en quelque sorte du péché, c’est bien le diable.
3) quelles sont les deux catégories de péchés ?
L’Église distingue les péchés véniels des péchés mortels. Ces derniers sont ceux qui ont pour objet une matière grave précisée par les Dix commandements et qui sont commis en pleine conscience et de propos délibéré.
Le péché véniel ne rompt pas l’alliance avec Dieu. Il est humainement réparable avec la grâce de Dieu. Le péché mortel prive de l’état de grâce, c’est-à-dire de la possibilité de continuer à recevoir la grâce sanctifiante de Dieu. L’âme de la personne mourant en état de péché mortel subit la peine éternelle de l’enfer.
4) Le péché peut être pardonné
Tout homme naissant avec le péché originel, celui-ci est effacé par le sacrement du baptême.
Une fois en « âge de raison », ou en « âge de discrétion », l’homme commet des fautes. Cependant, tout péché, quelle que soit son ignominie, peut être pardonné par Dieu si le pécheur en demande humblement et sincèrement pardon. Dieu pardonne à tout homme qui lui demande pardon au cours du sacrement de réconciliation. Et saint Paul va jusqu’à affirmer : « là où le péché abonde, la grâce surabonde » (Rm 5,20). L’amour étant plus grand que la mort, la grâce de Dieu surabonde d’autant plus devant le péché mortel. Ce pardon total de Dieu est la marque de sa miséricorde. Qui plus est, Dieu se saisit du péché pour en faire un lieu de manifestation de sa gloire.
Le pardon est un don surabondant de Dieu. C’est le « par-don », le don par-dessus. Il présente un côté excessif. L’acteur en est le Saint-Esprit.
La prise de conscience du péché est le tremplin d’où peut s’élancer l’Amour.
A contrario, si le pécheur persiste à refuser en conscience l’amour de Dieu, sa miséricorde, son pardon, Dieu ne peut aller à l’encontre de la liberté qu’il a mise en l’homme. C’est le « péché contre l’Esprit ». C’est le seul péché que Dieu ne pardonne pas car il ne peut le pardonner sauf à se renier lui-même.
5) Dans son amour, Dieu prend sur lui les péchés des hommes.
Pour racheter toute vie sous l’emprise du péché qui mène inexorablement à la mort et en enfer, Dieu a voulu par amour détruire le pouvoir du péché, vaincre la mort et ramener l’homme à la vie.
A cet effet, il envoya son Fils sur terre. Le Christ, qui naquit sans péché, endossa, lorsqu’il mourut, toutes les conséquences du péché : la corruption morale, la souffrance et la mort. Par sa résurrection, il détruisit le pouvoir du péché et de la mort. Par sa rédemption, il libéra l’homme de l’esclavage du péché et le réconcilia avec Dieu, restaurant ainsi la relation homme / Dieu corrompue. Il le libère en particulier de la mort : « Jésus a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves » (He 2,15)
C’est uniquement par amour que le Christ-Dieu mourut volontairement sur la croix. Car, n’ayant jamais péché, il n’avait pas à mourir dans sa chair.
6) Le péché de chacun touche toute l’humanité.
Tous sont liés dans le péché comme dans la contrition et la rémission. Le péché individuel porte atteinte à la communion de l’Église.
Examinons maintenant ce qu’est le péché selon l’islam :

1) Le péché est une infraction à la loi islamique.
L’homme a été créé faible selon le verset 4,28 du Coran. Ainsi il commet des erreurs et des fautes car il ne peut pas s’empêcher de faire ce qu’il fait.
Le péché du musulman est la transgression d’un interdit fixé par la loi islamique. C’est la déviation par rapport à cette loi, le franchissement de la ligne jaune imposée par le Coran ou la Sharia. C’est plus une faute qu’un péché.
Ce qui est essentiel en islam pour un musulman est de suivre la loi coranique qui qualifie les actions de licites, halal, ou d’illicites, haram. Toute action, tout comportement dans tous les aspects de la vie, est soit halal soit haram. Il n’y a pas que la viande qui soit halal. La manière de s’habiller, de se laver, de prier, de faire des affaires, etc. doit être effectuée selon la licéité. Elle doit se faire d’une manière halal. Et les actions haram doivent être proscrites. La règle générale est que l’ensemble des actions de la vie est réputé licite, à l’exclusion de ce qui est nommément interdit.
C’est donc cette dualité halal/haram qui est fondamentale pour un musulman et non la dualité Bien/Mal selon la doctrine chrétienne. D’ailleurs, le meurtre peut être halal s’il est pratiqué pendant le djihad ou bien autorisé dans certaines circonstances (apostasie, mécréance, etc. De même, le mensonge peut être admis s’il consiste à dissimuler ou à nier sa religion pour échapper à des persécutions et, par extension, à mentir ou à ruser chaque fois que cette attitude est utile à l’islam. Le mensonge est donc autorisé, voire recommandé, lors des circonstances où la fin justifie les moyens et notamment quand il s’agit de tromper l’ennemi pour le vaincre. C’est ce que l’on appelle la taqiyya qui est parfaitement coranique (verset 16,106).
Nous sommes bien loin de la doctrine chrétienne en la matière. L’islam n’entérine pas, n’intègre pas, n’adopte pas ce concept fondamental du Bien et du Mal en tant qu’unique norme de la Parole de Dieu et exprimé par le Décalogue. Ce que le musulman appelle le Bien est, en fait, ce qui est halal et ce qu’il nomme le Mal est ce qui est haram. Il ne faut donc pas faire de contresens sur ces deux mots-là dans un dialogue entre un chrétien et un musulman.
En fait, le musulman pécheur entame ou rompt sa relation avec la société ou avec la communauté musulmane (l’Oumma), mais non avec Dieu. Il se nuit à lui-même et il nuit à cette communauté. C’est tout.
Puisque le péché n’est qu’une désobéissance et non une séparation d’avec Dieu créateur, l’islam ne considère pas que le péché ait des conséquences pour l’éternité.
Seuls les apostats ou les mécréants encourront des conséquences éternelles.
Le musulman est pécheur lorsqu’il commet une mauvaise action, une action haram et non pas à cause du péché originel ou de la nature de son cœur. S’il pèche, il n’a en rien conscience de rompre sa relation à Dieu, puisque sa relation avec lui est celle d’un vassal envers son suzerain et non celle d’un fils avec son Père. C’est une relation fondée sur la loi et non sur l’Amour. Il ne croit pas qu’il ait offensé Dieu, ni corrompu son cœur ou son esprit.
2) Le péché ne concerne que le pécheur lui-même.
Chaque personne doit être punie uniquement pour sa propre faute. Si Adam a péché, c’est lui qui devait souffrir, et non pas ses enfants, ni encore nous aujourd’hui. Le Coran dit que « nul pécheur ne portera les péchés d’autrui » (6,164 ; 35,18 ; 39,7 ; …).
Le péché originel est donc un non-sens pour un musulman, puisque Dieu, dans sa grande miséricorde, a accepté le repentir d’Adam, sans pour autant lui avoir accordé l’absolution totale.
L’islam n’en a pas moins développé une doctrine analogue à la conception chrétienne du péché originel, en interprétation notamment de 30,30 : il expose ainsi qu’il existerait une nature humaine primordiale, la fitra, dans laquelle tout Homme serait musulman, comme Adam l’était. Et ce seraient les parents, l’entourage des non-musulmans qui les auraient détournés de leur nature musulmane et élevés dans la mécréance (voir par exemple le hadith 16-53 de Malik : « Il n’est pas un enfant qui ne naisse selon la nature primordiale [fitra] et ce sont ses parents qui font de lui un juif ou un chrétien »). La conversion du non-musulman à l’islam le restaurerait alors dans sa nature profonde de musulman (là encore, on note l’analogie avec le baptême chrétien effaçant le péché originel).
3) Dieu est indifférent au péché des hommes.
Dieu se suffit à lui-même et rien ne peut l’atteindre. Le péché du musulman laisse Dieu complètement indifférent. Pourtant, c’est à lui que le pécheur demande le pardon – dans le Coran, bien des prophètes le font pour leurs péchés – car c’est lui seul qui peut pardonner, mais il le fait d’une manière arbitraire.
La doctrine chrétienne de la contrition parfaite n’a pas de sens dans l’islam. Seul existe l’équivalent de ce que le christianisme définit comme contrition imparfaite : seule la crainte de l’enfer amène le fidèle musulman à ne pas pécher.
4) Quelles sont les catégories du péché ?
Les péchés du musulman sont classés en deux catégories, les « péchés des sens » (adultère, mensonge, vol, …) et les « péchés d’âme » qui sont les plus graves (polythéisme, associationnisme, calomnie, meurtre, ingratitude envers les ascendants, …).
Les musulmans distinguent l’ithm qui est un péché délibéré qui, ayant violé un interdit, un haram, mérite un châtiment, du dhanb qui est un péché commis par ignorance ou inattention.
Les musulmans qualifient d’associationnisme (shirk) le péché qui consiste à adorer plusieurs dieux et accusent les chrétiens de cette forfaiture avec leur doctrine de la Trinité. Or, ce péché constitue, aux yeux des musulmans, le pire des scandales. Il est le seul péché que Dieu ne pardonne pas (4, 48). Il est qualifié de « plus grave que le combat pour tuer » (2,191 ; 2,217). On comprend mieux pourquoi toute la communauté musulmane s’érige contre le fidèle qui est enclin à se convertir au christianisme, quitte à utiliser les moyens les plus coercitifs pour l’en empêcher.
5) Le rachat des péchés
Un péché « de sens » peut être racheté par une obéissance à la loi et une bonne œuvre annule une mauvaise (11,114). En cas de péché « d’âme », Dieu seul décide de pardonner ou non.
Le musulman croit qu’il peut être rendu juste par ses propres œuvres.
Exécuter les cinq prières quotidiennes « efface le péché comme l’eau lave la saleté ». Certains estiment que réciter ces prières rituelles entraîne le pardon de cinquante péchés par jour.
La tradition enseigne que si quelqu’un mémorise les 99 « beaux noms » d’Allah, il est presque assuré d’obtenir une place au paradis.
Le pèlerin à La Mecque, qui évite le mal et la méchanceté, s’en trouve rendu aussi pur que « le jour où sa mère l’a mis au monde ».
Bien qu’on doive se repentir des péchés moins graves, la repentance n’est vraiment nécessaire que pour un seul péché : celui du polythéisme dont l’associationnisme (shirk) est une forme.
6) Le pardon de Dieu
Comme je l’ai exposé dans des entretiens précédents auxquels je me permets de vous renvoyer, « Dieu pardonne à qui il veut » (2,284), indépendamment du comportement ou de la demande du musulman.
Le fait qu’il existe un péché que Dieu ne pardonne jamais, l’associationnisme, confère à Dieu, pour une personne extérieure à l’islam, un caractère rancunier, à l’opposé de sa nature de miséricorde aux yeux des chrétiens.
En conclusion
Selon la doctrine du christianisme, le péché n’est pas une infraction à la loi mais il corrompt la vie et la Création.
Tout ce qui tombe sous le pouvoir du péché en porte des conséquences graves. Le péché asservit, pervertit, pourrit et finalement tue.
Dans le christianisme, le péché est un problème fondamental, non seulement de l’Humanité mais aussi de tout l’univers. Qu’est la Bible sinon un livre dont le thème central est bien la rupture par l’homme de sa relation avec Dieu et que Dieu dans sa fidélité rétablit inlassablement ? Dans l’islam, le fidèle est plus préoccupé par le respect de ce qui est licite (halal) ou illicite (haram).
Par ailleurs, la notion de tendresse du Père n’existe pas dans l’islam : cette expression n’a aucun sens puisque le Père n’existe pas. Le sacrement de réconciliation, au cours duquel le fidèle confesse ses péchés, est une démarche que le musulman ne peut concevoir, car, si Dieu seul pardonne les péchés, aucun membre du clergé ne peut agir en son nom.
Henri de Saint-Bon
Henri de Saint-Bon, né au Maroc, est un ancien officier de l’armée de terre et consultant en organisation et ressources humaines, notamment en Afrique. Il s’est beaucoup investi au sein de l’association Clarifier. Il est l’auteur de Catholique/musulman : je te connais, moi non plus, avec Saad Khiari (F.-X. de Guibert, 2006), du Petit lexique islamo-chrétien (Éditions de l’Œuvre, 2012), du Christianisme oriental dans tous ses états (Le Livre ouvert, 2014) et de L’islam à la lumière de la foi chrétienne (Salvator, 2016), dernier ouvrage dont il tire la série d’articles publiés par Mission Ismérie.
En bref
Vision catholique | Vision islamique |
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Le péché est contraire à la volonté de Dieu et à son Amour. Il est un abus de la liberté accordée à l’homme par Dieu : on se situe dans la relation homme / Dieu. | Le péché est une infraction, une transgression de la loi islamique, il est un acte illicite : on se situe dans la relation homme / société, dans le juridique. |
Le péché affaiblit ou rompt la relation entre l’homme et Dieu fondée sur l’Amour. Il corrompt la vie et la création. | Le péché affaiblit ou rompt la relation entre l’homme et la société ou la communauté musulmane. |
Le péché offense Dieu. | Le péché est une ingratitude envers Dieu mais Dieu n’en est pas offensé car le pécheur ne nuit pas à Dieu mais seulement à lui-même et c’est tout. Dieu est indifférent au péché de l’homme. |
L’homme a à choisir entre le Bien et le Mal, la Vie ou la Mort. | L’homme a à choisir entre le halal et le haram. |
Le péché individuel engage toute l’Humanité. | Le péché individuel n’engage que le pécheur lui-même : « Nul ne porte le fardeau de l’autre ». |
Le péché met en cause l’éternité du pécheur. | Le péché n’a pas de conséquences pour l’éternité. |
On distingue les péchés véniels et les péchés mortels. | On distingue les péchés « des sens » et les péchés « d’âme ». |
Dieu pardonne à celui qui vient humblement et sincèrement lui demander pardon. | Dieu pardonne à qui il veut. |
Tout péché est effacé par le sacrement de réconciliation. | Le péché « de sens » peut être effacé par de bonnes actions. |
Tout péché est pardonnable par Dieu et, à tout péché, miséricorde. Néanmoins, Dieu ne peut pardonner le « péché contre l’Esprit » qui est le refus conscient du pécheur d’être pardonné par Dieu. | Le péché de l’associationnisme (shirk) n’est pas pardonnable et n’est jamais pardonné par Dieu. |
Le pardon est accordé si le pécheur le demande à Dieu. | Le pardon n’est pas acquis d’avance et ce n’est que le jour du jugement dernier que le pécheur saura si le pardon lui a été accordé par Dieu. |
Le prêtre remet le péché au nom de Dieu qui a seul le pouvoir de pardonner. | Si Dieu seul pardonne les péchés, aucun membre du clergé ne peut agir en son nom. Le sacrement de réconciliation est inconcevable. |
Le péché est vaincu par la rédemption qui rétablit la relation homme / Dieu. | Cette affirmation n’a aucun sens dans l’islam. |
Le christianisme proclame la réalité du péché originel qui est un état contracté et non un acte commis. L’homme en hérite. Ce péché est effacé par le sacrement du baptême. | La notion de péché originel n’a aucun sens dans l’islam. Nul n’est pécheur par nature. |
Adam et Eve symbolisent l’Humanité et chacun de nous dans l’inclinaison au péché. | Adam est un prophète qui commet un péché qui n’engage que lui. |
To go further : l’enseignement du P. Frédéric Guigain sur le péché, le pardon, la place de la Loi et du juge, autour de l’étude de la péricope de « la femme adultère »