TÉMOIGNAGE DE NICOLAS – C’est la dernière ligne droite avant le baptême. Première étape : Récollection pour l’appel décisif. Ça s’est passé à la maison diocésaine de Bondy. La salle était bondée de personnes cherchant à recevoir le baptême, alors que d’après certains l’Église Catholique serait en train de mourir !
Tout d’abord nous avons eu droit à une petite collation sympathique, ensuite l’Évêque de Seine-Saint-Denis Monseigneur Delannoy nous a fait un petit topo sur ce qui allait se passer et a apporté quelques réflexions sur les lettres que nous lui avions écrites comme le veut la tradition.
Puis nous avons tous été dispatchés en différents groupes, de manière à ne pas être entre personnes de la même paroisse qui se connaissent déjà. Résultat des courses, je me suis retrouvé avec deux autres catéchumènes ayant eu le même parcours que moi : passé dans la musique metal, dont un également dans la scène black-metal, profil pourtant pas très répandu… ça ne s’invente pas !
On nous a demandé de partager quelques moments marquants de notre chemin vers la conversion et là encore « coïncidence », ma petite Thérèse toujours à l’œuvre : deux autres membres du groupe ayant également eu une rencontre très forte avec elle. Durant ces deux années vers le baptême, j’ai vraiment appris à apprécier ces merveilleuses petites « coïncidences », qui arrivent bien trop souvent pour en être.
Cet évènement a été l’occasion de beaucoup de discussions passionnantes (également passionnées), et nous a permis de connaître un peu plus notre évêque, dont la douceur et la gentillesse m’ont marqué.
Le même jour je me suis rendu à une réunion de jeunes catholiques, où là encore j’ai fait des rencontres inattendues, juste à côté d’une chapelle dédiée à… la petite Thérèse. Elle ne me lâche pas, et j’en suis ravi !
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Quelques jours plus tard vint l’Appel décisif lui-même, avec les 3 scrutins à la basilique de Saint-Denis, donc dans un cadre magnifique : quelle grâce de vivre sa dernière étape vers le baptême dans un si bel endroit, chargé de tant d’Histoire !
La messe fut belle et émouvante, l’organisation certes un peu moins. Heureusement j’ai eu le courage de demander des renseignements à un prêtre que j’ai croisé, parce que sinon je n’aurais pas su quoi faire. Avec un autre catéchumène et ami de ma paroisse, nous avions un peu le sentiment d’être en quelque sorte livrés à nous-mêmes. Par exemple pour aller chercher notre écharpe : on nous dit de nous lever, et puis finalement non. Des regards un peu confus se croisent, mais on en rigole plus qu’autre chose, l’occasion étant trop joyeuse pour la gâcher à cause de petits couacs. J’apprends sur place qu’il fallait être accompagné de son parrain ou sa marraine, le parrain de mon ami fait donc office de parrain pour moi aussi, vu que j’étais venu seul. Et il faisait très froid, mais je pense que personne parmi les futurs baptisés n’en avait vraiment cure, car encore une fois : l’événement était trop beau !
Avec le recul, je ne peux m’empêcher de penser que c’est symptomatique des quelques lacunes que nous avons encore dans l’Église pour accueillir les nouveaux disciples de Notre Seigneur. Mais je suis sûr que ce sera mieux la prochaine fois ! En tout cas, pour ma part je donnerai le meilleur de moi-même, si à l’avenir j’ai l’honneur d’accompagner un catéchumène.
D’ailleurs cette belle matinée s’est terminée par une invitation à déjeuner chez une personne de ma paroisse, qui m’a beaucoup touché. Et j’ai hâte d’être à la veillée pascale, mais je veux également essayer de vivre pleinement ce Carême afin d’être vraiment fin prêt. C’est seulement maintenant que je me dis : deux ans de préparation n’étaient finalement pas de trop. Même en ayant, comme moi en amont, étudié le sujet pendant plusieurs années avant de prendre une décision définitive (encore une fois suite à un gros coup de pouce de la petite Thérèse).
Et j’ai été frappé par le nombre de prénoms musulmans entendus lors de la messe de l’Appel décisif, majoritairement ceux de femmes qui habitent dans des villes où la conversion de l’islam au Christ est vraiment difficile, du moins selon les témoignages que j’ai pu entendre. J’espère que ces sœurs vont bien et sont en sécurité.
Vous qui nous lisez, ne nous oubliez pas dans vos prières, surtout n’oubliez pas celles et ceux qui vivent ces instants dans l’isolement et la solitude, cachés de leurs famille et/ou amis. Il y en a beaucoup plus qu’on pourrait le penser… Que Dieu vous bénisse ! Sainte Thérèse de Lisieux, patronne des missions, priez pour nous !