Le retour de l’Empire ottoman
Au faîte de sa puissance, l’Empire ottoman s’étendait du Moyen-Orient jusqu’en Europe, et son autorité rayonnait même sur tous les musulmans (sunnites) par l’intermédiaire de son sultan-calife. Il s’est effondré au siècle dernier après une lente décadence, le califat ayant même été aboli par Mustafa Kemal en 1924. Le président turc Erdogan veut renouer avec cette gloire passée. Il se rêve en nouveau Sultan de la Sublime Porte, ambitionnant non seulement de rétablir l’Empire mais même de l’étendre, en (re)prenant au passage la direction de la oumma.

(Unsplash)
Avec Sainte Sophie retransformée en mosquée, Erdogan se présente en effet comme le nouveau champion de l’islam, à la manière de Khomeiny en son temps1. Au-delà des symboles, il a également entamé les grandes manœuvres : soutien très actif à la guerre menée par l’Azerbaïdjan contre l’Arménie – « Cette bataille perdue en Arménie est la première d’une guerre menée en Occident à la civilisation judéo-chrétienne »2 -, expéditions militaires en Syrie, en Libye, en Méditerranée orientale… « Ce Tamerlan en devenir menace clairement, insulte, agresse, soutient ceux qui nous menacent, nous insultent et nous agressent »2.
Que faire ? Déjà s’informer, comprendre, et surtout proposer aux musulmans une autre voie, celle du Prince de la Paix, le Christ. C’est pourquoi Mission Ismérie est si importante et le sera de plus en plus. Avec et grâce à vous !
« Nous sommes une grande famille de 300 millions de personnes de l’Adriatique à la Grande Muraille de Chine [c’est-à-dire l’ensemble des populations turcophones] » dit-il3. La Turquie moderne se revendique ainsi comme grande puissance asiatique et ne s’en rêve pas moins, encore et toujours, en puissance européenne, le manifestant par ses coups d’éclat, ses pressions et ses chantages, de l’humiliation d’Ursula von der Leyen (le « sofa gate »), l’instrumentalisation des migrants, jusqu’à la campagne menée par Erdogan contre l’islamophobie (en Europe), afin d’interdire tout questionnement sur l’islam.
L’islam y est en effet un levier puissant de son influence : « ce que fait le régime turc, c’est véritablement utiliser tout ou partie de sa diaspora comme cheval de Troie »4. Ainsi la Turquie contrôle-t-elle environ 400 mosquées sur les 2600 que l’on recense en France, sachant que les deux fédérations turques membres statutaires du CFCM ont refusé de signer sa Charte des principes pour l’islam de France. L’une d’elle, issue de la mouvance islamiste turque Millî Görüs a été tout spécialement mise sur le devant de la scène avec le scandale du financement public de la grande mosquée de Strasbourg qu’elle compte diriger. « Le Milli Görüs est la maison-mère de tous les partis islamistes turcs [dont l’AKP, le parti d’Erdogan] »5. C’est un mouvement « foncièrement anti-occidental, judéophobe et christianophobe »6, « en pleine expansion en France et en Europe »6.
Alors, que faire ? Déjà s’informer sur cette réalité, la comprendre, et surtout proposer aux musulmans une autre voie, celle du Prince de la Paix, le Christ. C’est pourquoi Mission Ismérie est si importante et le sera de plus en plus. Avec et grâce à vous !
Marc FROMAGER , directeur Mission Ismérie
Mai 2021
[1] Mohamed Sifaoui, Europe1.fr, 7 février 2021
[2] Alexandre Del Valle, Valeurs Actuelles, 1 septembre 2019
[3] Alexandre Del Valle, Atlantico, 9 avril 2021
[4] Discours prononcé auprès des Gagaouzes (Moldavie), 18 octobre 2018
[5] Lire à ce sujet Gilles Kepel, Le Prophète et la Pandémie, Gallimard, 2021
[6] Michel Onfray, La Revue des Deux Mondes, 1er février 2021